Articles tagués barack obama

Israël excelle à demander de l’aide militaire et financière


Israël excelle à demander de l’aide militaire et financière

© Collage : La Voix de la Russie

Israël attendra les présidentielles aux Etats-Unis pour porter une frappe contre l’Iran, si l’Amérique promet de commencer elle-même une opération militaire au printemps. Tel serait le point essentiel d’une entente secrète préliminaire, à laquelle les dirigeants des deux pays reviendront en septembre en marge de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Cette fuite est parue dans les médias israéliens en prévision d’un nouveau round des pourparlers sur le problème nucléaire iranien.

Ces mois-ci les Etats-Unis cherchent à contenir la rhétorique belliqueuse de l’Etat hébreu, destinée à l’Iran. Les Nord-Américains font traîner les choses en longueur, afin de donner encore une chance à la diplomatie. Donc, une pareille entente pouvait parfaitement avoir lieu, suppose l’experte de l’Institut de l’Orient Lioudmila Kouléchova.

«  L’Amérique s’efforce de s’entendre par tous les moyens avec l’Iran. Surtout à présent, lorsque la République Islamique connaît une situation économique et financière difficile et pourrait accepter quelques concessions touchant son programme nucléaire. Je pense que vers le printemps la situation concernant la Syrie sera de même plus claire, ce qui est également très important. M. Obama vient de mettre en garde la Syrie. Et à tout cela s’ajoute encore le problème iranien. Ce serait trop même pour les Etats-Unis « .

Mais un autre point de vue existe : une frappe ne sera pas, probablement, portée contre l’Iran. C’est ce que conclut un récent rapport de Shai Feldman, expert israélien en vue pour le triangle des relations Téhéran – Washington – Tel-Aviv. Son avis est partagé par Andreï Volodine, qui dirige le Centre des études orientales à l’Académie diplomatique du MAE de Russie :

«  Une opération militaire contre l’Iran serait de la folie. Les Etats-Unis auraient à déployer au moins un million de soldats et plus de deux mille avions. Ils ne le pourront pas. Or toute autre opération qu’une intervention au sol n’aura pas de grand effet. Une opération limitée ne ferait qu’accélérer la fabrication de l’arme nucléaire par l’Iran. Une décision politique au sujet de sa production pour le moment n’est pas prise « .

La publication révélant une certaine entente secrète n’est pas une tentative d’exercer une pression sur Téhéran peu avant un nouveau round des négociations. Ses auteurs montraient, sans doute, un raisonnement lucide, poursuit Andreï Volodine :

«  Cette fuite est liée à la pression des milieux dirigeants israéliens sur les Etats-Unis, à la volonté de jouer sur les contradictions entre deux principaux candidats au poste présidentiel : Barack Obama et Mitt Romney « .

Au regard de l’expert, lorsque ladite publication aura produit son effet, Israël obtiendra des Etats-Unis une aide militaire et financière encore plus importante. Il n’y a pas à en douter. Jusque là toutes ses demandes étaient entièrement satisfaites. /L

, , , , , , , , , , , ,

Poster un commentaire

Pérès ne veut pas de raids sur l’Iran sans les Américains


Le président israélien s’est déclaré publiquement opposé à une attaque d’Israël contre l’Iran sans le soutien explicite des États-Unis.

Le président israélien Shimon Pérès, le 7 août lors d'une cérémonie à Athènes.
Le président israélien Shimon Pérès, le 7 août lors d’une cérémonie à Athènes.Crédits photo : Thanassis Stavrakis/APLa bataille sur l’Iran se joue aussi au plus haut sommet de l’État, en Israël.Shimon Pérès a brisé un tabou, le jour de son 89e anniversaire. Pour la première fois, le président israélien, considéré comme le père du programme nucléaire de l’État hébreu, s’est déclaré publiquement opposé à une attaque d’Israël contre l’Iran sans le soutien explicite des États-Unis. «Il est clair que nous ne pouvons pas le faire seuls, nous ne pourrions que retarder (le programme nucléaire iranien), nous devons y aller ensemble avec les Américains», a affirmé le président.

Ces propos tenus lors d’une interview télévisée constituent une véritable déclaration de guerre politique contre Benjamin Netanyahou, le chef du gouvernement, et Ehud Barak, le ministre de la Défense. Ce duo estime en effet, selon les médias, qu’Israël peut passer outre à l’opposition de Barack Obama et lancer une offensive tous azimuts contre les installations nucléaires iraniennes dans les prochaines semaines.

Face à eux, Shimon Pérès en tant que président n’a que des pouvoirs symboliques. Il est censé incarner le consensus national et ne peut pas, par exemple, empêcher le déclenchement d’une guerre. Jusqu’à présent, Shimon Pérès avait en général respecté cette règle du jeu ce qui lui a valu d’être très populaire aussi bien en Israël qu’à l’étranger, où il continue à faire figure de partisan de la paix et de modérateur face aux «faucons», tels que Benjamin Nétanyahou. Autre détail important ; Shimon Pérès est le premier responsable en activité à se prononcer contre une attaque que pourrait mener Israël contre l’Iran sans les États-Unis. Jusqu’à présent, seuls des généraux, des chefs du Mossad, les services secrets, à la retraite se sont prononcés contre ce genre «d’aventure». Selon les médias, le chef d’état-major actuel le général Benny Gantz, et la direction du Mossad en poste sont eux aussi opposés à une attaque sans le soutien américain. Mais ils sont tenus par le devoir de réserve.

Une guerre jugée prématurée

En osant prendre ouvertement Benjamin Nétanyahou à contre-pied, Shimon Pérès lui a porté un coup très dur. Résultat: les proches du premier ministre sont passés à la contre-offensive en se livrant à des «attaques personnelles sans précédent contre un président», constate Moshé Negbi, le commentateur juridique de la radio publique. «Le président a oublié ce que sont ses fonctions. Il s’est livré à une agression claire, frontale et grossière contre la politique d’un gouvernement élu par le peuple», s’est insurgé Gilad Erdan, le ministre de l’Environnement, un proche de Benjamin Netanyahou. «Ceux qui s’opposent à une offensive contre l’Iran en évoquant la pluie de missiles qui risque de tomber sur Israël et le nombre de morts oublient de parler de ce qui se passerait si l’Iran se dotait d’ogives nucléaires qui lui permettraient de nous menacer chaque fois que nous réagirions à des agressions du Hamas ou du Hezbollah», a ajouté Gilad Erdan.

Le bureau du premier ministre n’a pas non plus manqué de rappeler «l’erreur stratégique» de Shimon Pérès qui s’est opposé en 1981, alors qu’il était chef de l’opposition travailliste, à un raid israélien contre une centrale nucléaire construite par la France près de Bagdad en Irak. Sachant qu’il serait critiqué sur ce point d’histoire, Shimon Pérès a répondu d’avance: «En matière de nucléaire, je sais de quoi je parle. Cette centrale irakienne ne pouvait pas produire d’armes nucléaires telle qu’elle était conçue.» Autrement dit, il était aussi inutile de la détruire qu’il serait prématuré de partir en guerre contre l’Iran sans le grand allié américain.

, , , , ,

Poster un commentaire